Une part de moi n’a pas envie de prêter attention à ce qui ne concerne pas directement ma survie à court ou très moyen terme.
Une part de moi a “juste” envie d’être efficace, efficiente et répondre à ce qu’elle considère comme incontournable pour moi.
Une part de moi a envie de “laisser aux autres leurs problèmes”, sans plus y penser, sans rien faire.
Ça les regarde.
Ce n’est pas ma faute.
Jamais je ne l’aurais fait !
Je ne peux rien de plus.
Il en va ainsi quand un homme noir, tel George Floyd, est délibérément tué par un policier blanc aux Etats-Unis, par exemple.
Et c’est normal qu’une part de moi soit ainsi.
Je suis normale.
Je ne m’en veux pas.
Je me protège comme j’ai appris à le faire, comme je (me) suis programmée à le faire.
Mais c’est, simultanément, inacceptable d’en rester là, pour moi.
L’autre part de moi veut regarder en face ce qui s’est passé et ce que cela révèle.
Voir, c’est la première marche pour pouvoir.
Voir ce qui se passe, par exemple pour mes frères et sœurs de couleur dans ce monde que je pense amplement bâti sur et pour le privilège et la suprématie blanche.
Regarder également les yeux dans les yeux mes pensées à ce sujet.
Mes croyances.
Mes préjugés.
Mes paresses et mes biais.
L’étendue de mon privilège.
Je ne suis pas sans pouvoir.
Voir, c’est la première marche pour pouvoir.
Je vous souhaite une belle semaine, cœur et conscience ouverts,
Je vous embrasse
Florence
PS : un livre qui a marqué un tournant pour moi dans mon éveil de conscience est “Mille petits riens” de Jodi Picoult.
L’image qui illustre cette Lettre est intitulée Time. Son auteur est Bhaju Shyam. Je l’ai achetée en Inde début 2020, elle symbolise superbement, pour moi, le 50/50 de nos vies intérieures et le 50/50 de la vie humaine, plus généralement. Un rappel qui m’est souvent utile. Le papier est fait main et l’atelier de création est très engagé dans des procédés soutenables.